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Le vice-versa du chocolat

Dernière mise à jour : 4 déc. 2019

Dimanche, 16h, un jour de pluie, un petit plaid m'attend sur le canapé avec ma série préférée. C'est le premier jour d'une longue série de cocooning qui me fera passer l'hiver tendrement. Je m'installe dans ce nuage de confort avec un bon thé odeur caramel et pop-corn ainsi que mon chocolat au lait adoré. Le moment promet d'être d'une grande douceur !!!




Je porte un carré de chocolat à mon nez, en hume tout son parfum vanillé, cette odeur de Pâques quand je courrais dans la confiserie de ma grand-mère et qui emballait les lapins en chocolat dans le plastique transparent qui crisse au contact du ruban de déco. Puis je le croque délicatement en prenant soin de le laisser fondre lentement dans la bouche pour en exalter chaque saveur.


Sauf que j'avais oublié une invité à la fête de ce doux moment. Une invité qui se pointe quand vous ne l'attendez pas, la culpabilité !!! Vous la connaissez ? Cette voix qui arrive sur votre épaule droite pour vous crier dessus: "tu es obligée de manger cette cochonnerie alors qu'on allait passer un bon moment série?" ou encore "Tu es sérieuse? Tu te rappelles du cours d'aquabike de vendredi quand tu t'es jurée de ne plus manger cette m**** pour ne plus avoir à remonter sur ce vélo ? Elle est partie où ta volonté?"


Heureusement, la colère n'est pas loin: "Oh mais c'est pas bientôt fini ??? Y en a qui veulent manger en paix et passer un bon moment !!!!" Alors la joie, coupe court à leur dispute, croquant franchement la première barre de chocolat au lait avec envie...


Mais c'était sans compter sur la tristesse et la honte. Et oui, notre silencieuse tristesse qui pleure notre corps tant désiré. Et qui se réveille juste après avoir croqué dans le chocolat : "c'était bon, mais en attendant c'est pas comme ça que je vais maigrir. Pauvre corps, pauvre moi, je n'irai jamais acheter ce maillot de bain rose à paillette pour l'été prochain..." et l'autre qui surenchérit "de toute façon, je suis moche, alors vas-y mange tout, on ne verra même pas que j'ai pris un kilo de plus..." Sur ce, je croque encore un bout de chocolat!


Et la porte est grande ouverte pour que la peur s'immisce : "Mais vais-je un jour arriver à m'arrêter?"; "Et si je continue comme ça, combien de kilos vais-je encore prendre?..."


Dans cette grande discussion avec moi même, ma tête qui n'en peut plus de leur dialogue intérieur croque dans un autre morceau de chocolat pour faire taire tout le monde. Et ça marche !! Enfin pour combien de temps...




MAIS je voulais juste passer un bon moment moi !!!!!!


Ça vous arrive aussi ? Normal, c'est ce qu'on appelle le cercle vicieux des émotions. Ce cercle qui tourne sans fin, qui n'a pas de sens logique à part nous prendre la tête et nous donne encore plus envie d'éviter nos émotions.

Sachez que c'est l'une des principales raisons de prises de poids. Pas le chocolat non! Lui c'est le symptôme, mais la non tolérance aux émotions. C'est le fait de ne pas supporter nos émotions et d'avoir trouvé des stratégies pour s'en débarrasser (achats compulsifs, fumer, boire...) Quand certaines stratégies fonctionnent sans trop de conséquences, celle de manger nous embête un peu plus.


Alors comment marche nos émotions ?



En nutrition, le fait de manger avec des émotions est positif et naturel. C'est notre instinct de survie. Si nous n'aimions pas manger, notre espèce serait déjà éteinte. C'est ce qui fait qu'un bébé a plaisir à boire du lait venant du sein de sa mère ou du biberon. Les nutriments ingérés lui procurent un bien-être immédiat tout en calmant la douleur de la faim.


Au fur et à mesure de la croissance, d'autres émotions vont circuler avant, pendant et après l'acte de manger. Passant du plaisir que maman ou papa ont à nous donner à manger, puis aux moments de partage au dîner quand chacun raconte sa soirée, jusqu'à l'apéritif entre amis voire même quand Jules a plaqué Nathalie et que Maude l'a réconforte avec un paquet de marshmallow et une bonne dose d'injure sur la photo de ce dernier. Tous ces moments de manger, sont chargés d'émotions et nous font du bien.


Contrairement à certaines croyances, ce système ne fait pas grossir. En effet, dans une alimentation intuitive, ces moments d'émotions en mangeant permettent de rétablir l'humeur. Une fois apaisée, la personne reprend le cours de sa journée et l'appétit se régule.



Alors, que s'est-il passé ?



Malheureusement, je n'ai pas apprécié le moment parce que je n'ai pas toléré mes émotions. J'ai tellement pris l'habitude que mes émotions me dérangent que je les évite, alors quand elles arrivent à un moment où je ne m'autorise pas à manger sans faim comme un goûter-chocolat, je panique, je laisse mes émotions me diriger et je fais n'importe quoi.






En gros, moins je m'autorise à manger avec émotion, plus je mange ! Paradoxale mais vrai !



Et comment travailler dessus ?


En consultation, nous travaillons sur la gestion des émotions par de petits exercices adaptés à la personne. Vous pouvez les faire chez vous et on débriefe ensemble en consultation. D'autres exercices se font en consultation pour vous accompagner dans ce flot d'émotion qui vous traverse. Ce travail se fait à votre rythme, sans brusquer.


Bien que pénible au début, le travail sur les émotions vous permet d'acquérir plus de sérénité au quotidien. Les émotions devenant de plus en plus agréable ou neutre à votre goût, votre esprit se concentre sur autre chose et vous profitez pleinement de l'instant.


Et qu'en est-il du poids ?


Les personnes vivant mieux leurs émotions mangent avec plus de plaisir l'aliment désiré. Le plaisir est plus intense et se calme plus vite. Le rassasiement arrive plus vite et la volonté de s'arrêter de manger se ressent nettement. Les personnes reprennent confiance en elle et au fait de manger ce qui leur plait car elles retrouvent un contrôle instinctif.


PS: Pour celles et ceux qui n'aiment pas le chocolat, ça marche avec tous les autres aliments ;-)






 
 
 

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